Chaque année, Mère Nature nous apporte son lot de défis. Avec les changements climatiques plusieurs nouveaux enjeux sont à nos portes en production de grandes cultures. Bien que les journées supplémentaires sans gels soient un avantage au Québec cela permet aussi à plusieurs nouveaux ravageurs de s’installer chez nous.
LA TACHE GOUDRONNEUSE
Cette maladie est à nos portes puisqu’elle est déjà installée en Ontario. Il faut donc garder l’oeil ouvert pour sa présence au Québec bientôt. Cette maladie foliaire peut causer d’énormes pertes économiques; de l’ordre 30% à 50% en perte de rendement. Les symptômes sont des taches brunes ou noires sur les feuilles avec des points noirs surélevés qui ne peuvent pas être enlevés par frottement. Des périodes humides et fraîches sont propices à son développement. Lorsque la maladie se présente au stade du remplissages des grains, la plante arrête la production de sucres causant une perte de rendement et la verse des tiges. Les spores de la tâche goudronneuse survivent à l’hiver sur les résidus. Aucun hybride n’est présentement résistant mais ils y a une grande différence de tolérance entre eux. L’utilisation de fongicide peut grandement aider à protéger la culture.
LE VERS-GRIS OCCIDENTAL DU HARICOT
Le vers-gris occidental du haricot (VGOH) est un nouveau ravageur au Québec. Son niveau d’infestation a fortement augmenté l’été dernier dans toutes les régions. Il a été démontré que cet insecte peut survivre à l’hiver du Québec. Les larves ont une taille de 35 mm, de couleur brun pâle avec des taches en forme de losange sur le dos. Les jeunes larves migrent sur les soies avant de pénétrer dans l’épis pour s’alimenter des grains. Il peut y avoir plus d’une larve par épis. L’utilisation des Semences Pride G4 ou G7 permet de maximiser les performances contre cet insecte. Il est important de dépister ses champs et d’analyser pour les mycotoxines sur les grains en présences de l’insecte.
LA CHRYSOMÈLE DU HARICOT
De plus en plus de cas sont rapportés au Québec. Bien qu’initialement un prédateur du haricot, elle s’est adaptée au soya avec l’augmentation de l’acréage. Les dommages qu’elle cause en grignotant les feuilles et les gousses peuvent entraîner une baisse de qualité du grain et des pertes de rendement. Cet insecte hiberne durant nos hivers et elle peut transmettre le virus de la marbrure des gousses du haricot (BPMV) et le phomopsis. Les pertes de rendement sont très variables (3 à 52%) selon les variétés et le moment de l’infestation.
MALADIES DU SOYAL
a moisissure blanche ou sclérotinia est bien connue au Québec pour son impact sur le rendement. Avec l’augmentation des superficies, plusieurs autres maladies sont présentes comme le phytophtora qui passe souvent inaperçu mais pouvant causer des pertes importantes. Il existe plusieurs gènes de résistance tels le RPS1C, RPS1K, RPS3A etc. Le défi est de sélectionner le bon gène de résistance en fonction du variant dans votre champ. Il est maintenant possible d’analyser votre sol pour déterminer quel gène vous devriez utiliser. Il pourra faire augmenter les rendements jusqu’à 40%. Il a aussi été démontré que les gènes RPS1a et RPS1c sont pratiquement périmés. Plusieurs autres maladies telles que le fusarium, le rhizoctonia, le pythium, le phomopsis, la graisse bactérienne halo et la tache brune causent de plus en plus de dommages. Ces maladies sont souvent sournoises et ont un impact important sur le rendement.
NÉMATODE À KYSTE DU SOYAL
enématode à kyste du soya (NKS) a été détecté pour la première fois au Québec en Montérégie Ouest en 2013. Aujourd’hui on peut le retrouver dans toutes les régions du Québec. Même en l’absence de symptômes visibles les rendements peuvent être réduits jusqu’à 30%. Les kystes sont des structures qui contiennent des oeufs qui se forment sur les racines. Les nématodes sont une porte d’entrée pour plusieurs autres maladies racinaires. Il est important qu’au moment où des nématodes ont été repérés dans le champ de mettre en place des mesures de prévention, de dissémination et de faire des rotations avec des cultures non-hôtes ou d’utiliser des soyas résistants.
Il y a plusieurs autres insectes et maladies dans le maïs et le soya pour lesquelles vous devez garder l’oeil ouvert à chaque année.
Cet été profitez-en pour discuter avec vos représentants Pride des ennemis de vos cultures.